Villas de luxe en Corse

C’est au coeur de la Balagne, à Monticello, près de Calvi, qu’Elisabeth Lemercier, la soeur de Valérie et Philippe Bona ont réalisé deux maisons de vacances pas tout à fait comme les autres. « Nous avons construit ce projet à la manière des villages de l’île de Beauté bâtis sur un piédestal », explique le couple d’architectes parisiens, qui a signé dans la capitale l’atelier de l’artiste Xavier Veilhan.

« Avec, comme autre référence, la rusticité d’une cabane construite en transportant les matériaux à dos d’âne dans les montagnes corses, où nous aimons séjourner en été. »

Une aventure menée en famille

Sur les hauteurs du petit port de L’Ile-Rousse, le terrain agricole de 2,5 hectares de pâturages a été acquis dans les années 1970 par Henri Bona, un oncle de Philippe. Cousin de ce dernier, Jean-Pierre Bona raconte : « Nous leur avons donné carte blanche pour dessiner ces villas que nous louons entre 2.500 et 4.000 euros la semaine en période estivale. L’originalité de leur projet est aussi un atout commercial, car de plus en plus de gens recherchent des maisons qui sortent de l’ordinaire. »

Prendre le parti de laisser tous les rochers en place et de les contourner constituait un challenge de taille, fruit d’un travail millimétré de deux ans d’études et de travaux. « La complexité du plan n’est pas une posture mais une intégration et une mise en valeur du site et de la nature », soulignent les architectes.

Le reste du terrain ? Laissé à l’état sauvage, avec des oliviers et citronniers plan- tés entre les murets de pierre sèche. Vivre autant à l’extérieur qu’à l’intérieur « Tous ces éléments font corps avec les maisons où l’on vit d’ailleurs autant à l’extérieur qu’à l’intérieur, si ce n’est plus. L’espace et cette osmose avec la nature représentent le véritable luxe des lieux », relève Elisabeth Lemercier. Devenue paysage de proximité, la roche du désert des Agriates cogne ainsi sur chaque habitation dont le profil s’enroule autour de niveaux différents (socle, façade, toiture), ce qui engendre des volumes et des situations multiples.

À l’intérieur ? 140 mètres carrés habitables sans cloison, avec les seuls murs des quatre chambres qui portent la maison. À l’extérieur, 120 mètres carrés avec terrasse couverte, solarium et bassin pour la baignade. « Il n’est pas très grand mais plus profond qu’une piscine classique.

La résine grise rend l’eau un peu plus sombre, comme celle des rivières. » Ce gris se retrouve dans la tonalité du béton brut qui habille chaque villa, faisant aussi écho aux rochers voisins.

Une audace assumée avec humour par Elisabeth et Philippe : « Les gens ont longtemps cru que les villas n’étaient pas finies ! » Les goûts et les couleurs.